Henri de Lubac e la filosofia

Le Père de Lubac mettait une certaine coquetterie à se déclarer exclusivement théologien et à se dire ignorant en philosophie. En réalité il se dépréciait injustement. Non seulement il avait reçu et assimilé une bonne formation classique en philosophie, dans les limites de l'enseignement des sc...

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Bibliographic Details
Main Author: Tilliette, Xavier 1921-2018 (Author)
Format: Electronic Article
Language:Italian
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Ed. Pontificia Univ. Gregoriana 1997
In: Gregorianum
Year: 1997, Volume: 78, Issue: 4, Pages: 761-774
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Parallel Edition:Non-electronic
Description
Summary:Le Père de Lubac mettait une certaine coquetterie à se déclarer exclusivement théologien et à se dire ignorant en philosophie. En réalité il se dépréciait injustement. Non seulement il avait reçu et assimilé une bonne formation classique en philosophie, dans les limites de l'enseignement des scolasticats d'alors, mais il avait poursuivi une étude personnelle de saint Thomas (suspect à cause du suarézisme ambiant) et surtout, stimulé par Auguste Valensin, il avait lu avidement L'Action de Blondel. C'est de Blondel que proviennent l'impulsion et l'idée maîtresse de sa théologie, la nécessité gratuite du surnaturel. Sa tardive et mémorable intervention dans le débat de la philosophie chrétienne (1936) démontrait que le jeune professeur d'histoire des religions aux Facultés Catholiques de Lyon se mouvait à l'aise dans la critique des idées. En effet toute l'oeuvre du Père de Lubac, si variée, étalée sur un demi-siècle, possède une sorte de frange philosophique, selon «l'occasion» comme il aimait à dire, et en fonction d'une préoccupation apologétique constante. On mentionnera ses recherches demeurées inégalées sur l'humanisme athée, la réhabilitation de Proudhon, la remarquable théodicée latente des Paradoxes et des Chemins de Dieu (avec le nerf irréfutable de l'idée de Dieu, inengendrée, inextirpable), la rencontre du bouddhisme comme sagesse philosophique, la vision prophétique de Teilhard de Chardin, l'éloge très vivant de Pic de la Mirandole et de l'humanisme chrétien, enfin la vaste fresque ou gerbe d'automne inachevée, La Postérité spirituelle de Joachim de Flore, examen vigilant d'une «vraie et fausse mystique» dans l'Eglise et hors de l'Eglise. Comme ses amis et proches Karl Rahner et Hans Urs von Balthasar, quoique avec moins d'insistance, Henri de Lubac a prouvé lui aussi la vérité de l'axiome Nemo theologus nisi philosophus.
Contains:Enthalten in: Gregorianum