La couleur comme expérience synesthésique dans l’Antiquité = Colour as Synaesthetic Experience in Antiquity

Colour is about more than just lightwaves hitting the retina. In ancient philosophical circles, colour was described as the primary object of vision: it was the external ‘skin’ that existed at the surface of an object, and what made the object visible or ‘sensible’ to a viewer. And yet, Greco-Roman...

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Bibliographic Details
Subtitles:Colour as Synaesthetic Experience in Antiquity
Main Author: Bradley, Mark 1977- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Salvatore Sciascia EDITO R. E. 2017
In: Mythos
Year: 2017, Volume: 11, Pages: 95-112
Further subjects:B synaesthesia
B Translation
B synesthésie
B polysensoriel
B Traduction
B couleur
B Perception
B multisensory
B Colour
Online Access: Volltext (kostenfrei)
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Description
Summary:Colour is about more than just lightwaves hitting the retina. In ancient philosophical circles, colour was described as the primary object of vision: it was the external ‘skin’ that existed at the surface of an object, and what made the object visible or ‘sensible’ to a viewer. And yet, Greco-Roman literature is riddled with examples of colour categories that do not make sense simply in visual terms: from Homer’s ‘wine-dark sea’ (oinops pontos) to ‘whey-coloured’ (orōdēs) skin in Hippocratic medicine, from blushing (rubens) faces to the honey-coloured hair (mellei crines) and marbled skin of coveted girls in Augustan elegy, and from the saffron garments of decadent easterners to the expensive fishy-smelling purple robes of the late-antique imperial court, colours appealed not just to sight, but also to smell, touch and taste. This paper will use arguments and ideas explored in my monograph Colour and Meaning in Ancient Rome (Cambridge University Press, 2009) to suggest that colours in pre-modern societies such as Greece and Rome, because of their close ties to specific objects and phenomena (rather than just parts of the spectrum), were frequently synaesthetic experiences which appealed to multiple senses and mobilized more than just eyesight. I will draw upon case studies from a range of genres and contexts to demonstrate not only that colour was a multi-sensory experience, but also that the nature of this experience was a central preoccupation of ancient thought in several areas of activity in the Greco-Roman world. An understanding of this principle, then, can do more than just help us to translate and understand difficult Greek and Latin colour terms: colour was a basic sensory unit of information through which ancients experienced and evaluated the world around them, and the collaboration of the senses in these experiences suggests an approach to perception, knowledge and understanding which could be very different from that employed in the modern west.
La couleur est bien plus que des ondes lumineuses atteignant la rétine. Dans les cercles philosophiques de l’Antiquité, elle était décrite comme le principal objectif de la vision : c’était la « peau » extérieure d’un objet, rendant celui-ci visible ou « sensible » au spectateur. Et cependant, la littérature gréco-romaine est remplie d’exemples de catégories de couleur qui ne font pas sens uniquement en termes visuels : la « mer sombre comme le vin » (oinops pontos), la peau couleur « petit-lait » (orōdēs) dans la médecine hippocratique, les visages rougissants (rubens), les cheveux couleur de miel (mellei crines), la peau de marbre des jeunes filles dans l’élégie latine, les vêtements couleur safran des orientaux décadents, les robes luxueuses de pourpre à l’odeur de poisson de la cour impériale… La couleur sollicite non seulement la vue, mais aussi l’odeur, le toucher et le goût. Le présent article développera des arguments et des idées présentées dans la monographie de l’auteur Colour and Meaning in Ancient Rome (Cambridge University Press, 2009) : dans les sociétés prémodernes comme la Grèce et Rome, les couleurs, en raison de leurs liens étroits avec des objets spécifiques et des phénomènes (plutôt que simplement des parties du spectre), étaient fréquemment des expériences synesthésiques qui avaient trait à de multiples expériences sensibles. En partant de cas particuliers, l’auteur montrera que la couleur était une expérience multi-sensorielle et que la nature de cette expérience était une préoccupation de la pensée ancienne dans plusieurs aires d’activités dans le monde gréco-romain. La compréhension de ce phénomène ne nous aide pas seulement à traduire les termes de couleurs grecs et latins. La couleur était une unité d’information sensorielle de base à travers laquelle les Anciens expérimentaient et évaluaient le monde autour d’eux. La collaboration des sens dans ces expériences invite à une approche de la perception, de la connaissance et de la compréhension qui pourrait être différente de celle employée pour le monde occidental moderne.
ISSN:2037-7746
Contains:Enthalten in: Università degli studi di Palermo. Dipartimento culture e società, Mythos
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/mythos.627