Morbide gastronomie: le dernier repas des condamnés à mort dans le système carcéral américain contemporain

Cet essai propose une réflexion théologique et anthropologique autour de la pratique du dernier repas des condamnés à mort dans le système carcéral américain. L’argument principal de l’auteure démontre que la pratique du dernier repas participe indirectement à la justification morale de la peine de...

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Bibliographic Details
Main Author: Schmid, Muriel 1965- (Author)
Format: Electronic/Print Article
Language:French
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Fac. [2017]
In: Théologiques
Year: 2015, Volume: 23, Issue: 1, Pages: 67-80
RelBib Classification:KBQ North America
NBE Anthropology
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (doi)
Description
Summary:Cet essai propose une réflexion théologique et anthropologique autour de la pratique du dernier repas des condamnés à mort dans le système carcéral américain. L’argument principal de l’auteure démontre que la pratique du dernier repas participe indirectement à la justification morale de la peine de mort. La tension entre le discours qui transforme le condamné en monstre et le geste charitable de l’institution carcérale renforce l’idée d’un système juste et nécessaire. Dans sa conclusion, l’auteure suggère que seule la représentation artistique du dernier repas des condamnés (et c’est peut-être là que se trouve un rapprochement possible avec les évangiles) offre un espace de rédemption. Paradoxalement, les représentations artistiques contemporaines du dernier repas des condamnés se concentrent sur le repas lui-même, évitant avec soin le portrait du condamné. Ce faisant, elles se réapproprient le repas comme un geste quotidien et simple et renvoient ainsi à l’aspect humain et social du condamné.
This essay offers some theological and anthropological reflections around the ritual of the last meal given to criminals about to be executed. The main argument demonstrates that this practice in the American prison system indirectly justifies the death penalty. The opposition between a public discourse that transforms the criminal into a monster and what appears to be the human ritual of the last meal reinforces the idea that the penal system is fair and death penalty necessary. In her conclusion, the author suggests that only the artistic representations of the last meal (and this opens a parallel with the gospel narratives) offers an opportunity for a redemptive vision of it. Paradoxically, these representations focus on the meal itself and fully avoid the portrayal of the condemned. In so doing, they reinstitute the meal as a simple daily act and thus recapture the human and social side of the condemned.
ISSN:1188-7109
Contains:Enthalten in: Théologiques
Persistent identifiers:DOI: 10.7202/1040866ar