Pratiques et structures politiques kazakhes sous la colonisation tsariste: Fait tribal et fait religieux dans la région du Semiretche (Turkestan, 1868-1917)

Cette étude porte sur le Semiretche (sud-est de l’actuel Kazakhstan), région conquise par l’Empire russe au xixe siècle. Les faits tribal et religieux, deux constituants essentiels de la société kazakhe, sont interrogés au regard de la relation duale à la légalité entre le droit impérial et les norm...

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Auteur principal: Hallez, Xavier (Auteur)
Type de support: Électronique Article
Langue:Français
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Publié: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2022
Dans: Archives de sciences sociales des religions
Année: 2022, Volume: 199, Pages: 21-44
Sujets / Chaînes de mots-clés standardisés:B Kasachstan (Süd) / Turkestan / Russie / Colonisation / Islam / Structure de pouvoir / Histoire 1868-1917
RelBib Classification:AD Sociologie des religions
BJ Islam
KBM Asie
NBE Anthropologie
TJ Époque moderne
TK Époque contemporaine
Sujets non-standardisés:B mosque
B mezquita
B Colonisation
B mosquée
B linaje
B hach
B Kazakh
B Islam
B lignage
B colonización
B Hajj
B kazakh
B Colonization
B Lignage
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Description
Résumé:Cette étude porte sur le Semiretche (sud-est de l’actuel Kazakhstan), région conquise par l’Empire russe au xixe siècle. Les faits tribal et religieux, deux constituants essentiels de la société kazakhe, sont interrogés au regard de la relation duale à la légalité entre le droit impérial et les normes sociales kazakhes. Le régime colonial tsariste impose en effet un découpage administratif qui préserve les divisions lignagères. Le pouvoir colonial remodèle l’ensemble des figures politiques : le titre de khan est aboli et son rôle fédérateur disparaît. Le pouvoir passe aux familles de riches éleveurs et commerçants. Cela renforce le rôle de l’islam comme vecteur de légitimation et introduit de nouvelles normes sociales liées à la religion. Privilège des plus fortunés et des mieux introduits auprès du pouvoir colonial, le pèlerinage à La Mecque devient un élément central de l’éligibilité au poste d’administrateur. L’association à un ishan (guide soufi pourvu d’une généalogie sacrée) ou la qualité de qalpe (ar. khalifa, disciple d’un ishan) est aussi une voie fréquente pour renforcer son pouvoir politique. Au début du xxe siècle, ces processus d’éclatement politique et d’islamisation se confrontent à la construction du discours national kazakh. L’objet de ce débat idéologique est la réinvention d’une communauté qui ne peut plus s’incarner dans le khanat.Cette étude porte sur le Semiretche (sud-est de l’actuel Kazakhstan), région conquise par l’Empire russe au xixe siècle. Les faits tribal et religieux, deux constituants essentiels de la société kazakhe, sont interrogés au regard de la relation duale à la légalité entre le droit impérial et les normes sociales kazakhes. Le régime colonial tsariste impose en effet un découpage administratif qui préserve les divisions lignagères. Le pouvoir colonial remodèle l’ensemble des figures politiques : le titre de khan est aboli et son rôle fédérateur disparaît. Le pouvoir passe aux familles de riches éleveurs et commerçants. Cela renforce le rôle de l’islam comme vecteur de légitimation et introduit de nouvelles normes sociales liées à la religion. Privilège des plus fortunés et des mieux introduits auprès du pouvoir colonial, le pèlerinage à La Mecque devient un élément central de l’éligibilité au poste d’administrateur. L’association à un ishan (guide soufi pourvu d’une généalogie sacrée) ou la qualité de qalpe (ar. khalifa, disciple d’un ishan) est aussi une voie fréquente pour renforcer son pouvoir politique. Au début du xxe siècle, ces processus d’éclatement politique et d’islamisation se confrontent à la construction du discours national kazakh. L’objet de ce débat idéologique est la réinvention d’une communauté qui ne peut plus s’incarner dans le khanat.
This study focuses on Semirech’e (south-eastern part of present-day Kazakhstan), which was conquered by the Russian Empire in the 19th century. The tribal and religious phenomena, two constituents of Kazakh society, are examined in relation to a dual relationship to legality between imperial law and Kazakh social norms. The Tsarist colonial regime imposed an administrative division that preserved lineage divisions, but reshaped all political figures. The title of khan was abolished and its federative role disappeared. Power passed to families of rich breeders and traders. This reinforced the role of Islam as a vector of legitimisation and introduced new social norms linked to religion. The pilgrimage to Mecca became a central element of eligibility for the position of administrator, a privilege of the wealthiest and those best introduced to the colonial power. Association with an ishan (Sufi guide with a sacred genealogy) or the status of qalpe (Arabic khalifa, disciple of an ishan) was also a frequent way to strengthen influence. In the early 20th century, these processes of political splintering and Islamisation were confronted with the construction of the Kazakh national discourse. The object of this ideological debate was the reinvention of a community that can no longer be embodied in the khanate.
Este estudio se centra en el Semiretche (sureste del actual Kazajistán), una región conquistada por el Imperio ruso en el siglo XIX. Los hechos tribal y religioso, dos componentes esenciales de la sociedad kazaja, se examinan con respecto a la doble relación con la legalidad entre el derecho imperial y las normas sociales kazajas. El régimen colonial zarista impuso una división administrativa que conservaba las divisiones de linaje. El poder colonial remodeló todas las figuras políticas: el título de kan fue abolido y su papel federativo desapareció. El poder pasó a las familias de los criadores y comerciantes ricos. Esto reforzó el papel del islam como vector de legitimación e introdujo nuevas normas sociales vinculadas a la religión. El peregrinaje a la Meca, privilegio de los más afortunados y de los mejor introducidos en el poder colonial, se convirtió en un elemento central para solicitar al cargo de administrador. La asociación con un ishan (guía sufí con una genealogía sagrada) o la condición de qalpe (ar. khalifa, discípulo de un ishan) era también una forma frecuente de reforzar el propio poder político. A principios del siglo XX, estos procesos de escisión política e islamización se enfrentaron a la construcción del discurso nacional kazajo. El objeto de este debate ideológico es la reinvención de una comunidad que ya no puede encarnarse en el kanato.
Este estudio se centra en el Semiretche (sureste del actual Kazajistán), una región conquistada por el Imperio ruso en el siglo XIX. Los hechos tribal y religioso, dos componentes esenciales de la sociedad kazaja, se examinan con respecto a la doble relación con la legalidad entre el derecho imperial y las normas sociales kazajas. El régimen colonial zarista impuso una división administrativa que conservaba las divisiones de linaje. El poder colonial remodeló todas las figuras políticas: el título de kan fue abolido y su papel federativo desapareció. El poder pasó a las familias de los criadores y comerciantes ricos. Esto reforzó el papel del islam como vector de legitimación e introdujo nuevas normas sociales vinculadas a la religión. El peregrinaje a la Meca, privilegio de los más afortunados y de los mejor introducidos en el poder colonial, se convirtió en un elemento central para solicitar al cargo de administrador. La asociación con un ishan (guía sufí con una genealogía sagrada) o la condición de qalpe (ar. khalifa, discípulo de un ishan) era también una forma frecuente de reforzar el propio poder político. A principios del siglo XX, estos procesos de escisión política e islamización se enfrentaron a la construcción del discurso nacional kazajo. El objeto de este debate ideológico es la reinvención de una comunidad que ya no puede encarnarse en el kanato.
This study focuses on Semirech’e (south-eastern part of present-day Kazakhstan), which was conquered by the Russian Empire in the 19th century. The tribal and religious phenomena, two constituents of Kazakh society, are examined in relation to a dual relationship to legality between imperial law and Kazakh social norms. The Tsarist colonial regime imposed an administrative division that preserved lineage divisions, but reshaped all political figures. The title of khan was abolished and its federative role disappeared. Power passed to families of rich breeders and traders. This reinforced the role of Islam as a vector of legitimisation and introduced new social norms linked to religion. The pilgrimage to Mecca became a central element of eligibility for the position of administrator, a privilege of the wealthiest and those best introduced to the colonial power. Association with an ishan (Sufi guide with a sacred genealogy) or the status of qalpe (Arabic khalifa, disciple of an ishan) was also a frequent way to strengthen influence. In the early 20th century, these processes of political splintering and Islamisation were confronted with the construction of the Kazakh national discourse. The object of this ideological debate was the reinvention of a community that can no longer be embodied in the khanate.
ISSN:1777-5825
Contient:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.67054